Mes pièces ont une histoire. Elles naissent en moi et se matérialisent à l’atelier. La cuisson au bois est devenue une évidence dès mon installation. Je ne pourrais pas faire autre chose en tout cas pas maintenant, ni dans un futur proche. Ce qu’il se passe dans le four, c’est la concrétisation d’une démarche. Le hasard, l’incertain de ce mode cuisson, rendent mes pièces d’autant plus précieuses et uniques.
Le feu vient poser sur l’argile son passage contraint par l’enfournement. Sa maîtrise me fait sentir l’intensité de sa force. Parce que même si je comprends son fonctionnement, je laisse la place à l’aléatoire, à la surprise. C’est un lâcher-prise sur le résultat final. Ça fait partie du jeu, parfois on gagne et parfois on perd. L’humilité rentre en scène.
La perfection est remise en question. Puisqu’elle n’existe pas, où placer mon exigence ? C’est là que mon regard rentre en jeu. Ma sensibilité aussi. Chaque pièce sera auscultée, choisie selon des critères de ressenti immédiat. Puis viendra le moment du nettoyage où elles se révéleront plus encore. Dissimulés sous la cendre, l’expression du feu et son dialogue avec la matière se sera figé sur le tesson, comme une signature de son passage et de toute l’alchimie qui s’est produite.
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Toutes les photographies sont de Jérémie Logeay